Jacquouilles avait retrouvé de quoi honorablement se sustenter au village des loups : orge, lait, fromage, et un peu de cette eau blanche que fabriquait Somba qui réussit un peu à adoucir leur soirée ….
Galfand n’arriva pas d’abord à trouver le sommeil. Il tournait et retournait dans sa tête les risques et les dangers qui menaçaient les enfants. Il doutait fort que la taille de l’aéronef puisse permettre de porter le poids des enfants. Quelle quantité de chaleur était-
Ah ! Si seulement Somba était là pour les conseiller. Sa science leur aurait été bien utile. Il n’arrivait toujours pas à s’endormir. Alors il finit pas se lever. Les autres, allongés sous le plancher tout autour de lui, étaient plongé dans une torpeur agitée par les rêves. Il eut l’idée d’aller marcher pour se calmer. Précédé par Buba qui gambadait sur le chemin vaguement éclairé par la lune montante, insensiblement, il prit le chemin du village des loups. Comme invoquant le fantôme de Somba, il pénétra dans son appentis dans lequel il conservait toutes sortes de poudres. Eclairé dans l’obscurité par un rayon de lune, il retrouva l’établi avec la poudre noire, nocive, toute répandue dessus, et avec, sur l’étagère tous les flacons au contenu étrange avec des étiquettes jaunies. Il approcha la flamme de son briquet d’amadou pour tacher d’en déchiffrer chaque vocable. Qu’espérait-
Il revint vite au campement. Il fallait absolument qu’il dorme une heure ou deux. Il aurait besoin au matin de toutes ses ressources…
Le lendemain, très tôt, avant même le lever du soleil, le ménestrel s’activa pour allumer un grand feu dans un creux ménagé entre quatre rochers. Il lui fallait un maximum de braises pour remplir le grand faitout de terre. Dans la nuit, le vent s’était levé du Sud-
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Jacquouilles arriva alors que le feu avait déjà bien pris. Il regarda le bûcher et constata lui aussi que les réserves ne suffirait pas :
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Galfand devait bien en convenir. Il regardait dépité, le rand feu qui crépitait dans la lumière naissante du matin. Son projet allait échouer faute de combustible …
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Cela devrait suffire. Faisons-
Alors tous se rendirent au nouveau cimetière pour y glâner tout le bois sec nécessaire à l’ascension. Et c’était fort étrange de voir au petit matin les silhouettes enfantines de Per, Tola, Alrun et Jacquouilles dépouiller les petits tumulus de leur bois mort. Galfand, drapé dans sa grande cape qui claquait au vent semblait être devenu comme un grand prêtre qui officiait une messe satanique. Mais ces croix symbolisant les quatre points cardinaux qui renvoyaient au ciel, allaient devenir l’essence et le combustible de leur aéronef, propulsant les enfants ingénus sous la voûte céleste. Comme si les âmes des morts aller se consumer pour sauvegarder les vivants.
A ce moment précis, ils entendirent un cri perçant. C’était Flodoard le novice qui sonnait l’alarme :
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Le ménestrel s’écria :
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Alors, ramassant les derniers morceaux de croix qui leur échappaient à la sauvette, tous se précipitèrent haletants vers le Pignon Butor. Déjà avec une grande perche taillée dans un buisson Jacquouilles hissait la pointe de la grande chaussette pendant que Galfand tirait la grande marmite qu’il avait remplie de braises sous son emmanchure, en prenant soin que les petites flammes qui jaillissaient du pot n’atteignent pas la peau de l’enveloppe. Pendant ce temps, dès que le sac commença à se gonfler, Alrun s’appliquant à ne pas se brûler, commençait d’attacher les anses à la base du ballon aux attaches cousues à cet effet . Les cavaliers étaient encore à une demi-