Jacquouilles tant bien que mal s’efforçait de maintenir la verticalité de l’édifice que les rafales de vent tentaient de coucher. Tous étaient couvert de sueur malgré l’air frais du matin.
On pouvait maintenant entendre les cavaliers qui s’étaient dirigés facilement vers l’endroit du décollage guidés par la petite colonne de fumée qui se découpait toute noire dans un ciel maintenant obscurci de nuages. Quelques centaines de mètres et ils seraient sur eux. Buba se mit à aboyer férocement.
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A ce moment Flodoard arriva en courant. Alrun l’appela :
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L’enfant s’approcha et s’accrocha désespérément entre Per et Alrun. Leïf jeta sa dernière bûche dans la marmite au risque de la faire déborder. La chaleur autour du brasier était à peine tenable. La petite nef semblait sur le point de décoller. Leïf s’accrocha à son tour, jeta ses deux pieds dans le panier et les bras tendus en extension pour tirer sur les cordelettes .
Encore deux cent mètres et les premiers soudards chargeant sabre au clair seraient sur eux. Subitement, Buba prit la fuite eu hurlant comme un loup comme si toute la scène l’avait rendu fou. Le prochain coup de vent allait les emporter. Galfand ordonna:
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Le vent avait soudain forci et la pluie se mettait à tomber. Galfand devait hurler pour se faire entendre. Alors il se rapprocha une dernière fois d’Alrun, sortit un gros flacon rempli d’une poudre noire , l’ouvrit avec les dents puis en versa une bonne pognée dans le feu qui aussitôt se mit à fuser :
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Et aussitôt, comme par magie, le ballon se mit à décoller.
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Jacquouilles lacha sa perche qui tomba en arrière repoussée par le ballon bondissant. Jacquouilles s’accrocha désespérément… Et l’aéronef retomba sur le sol.
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Les cavaliers n’étaient plus qu’à cent mètre et on entendit distinctement leurs hurlements de rage, tout proches, portés par le vent.
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Alors, d’un coup, Jacquouilles lâcha sa prise et s’écrasa violemment sur le sol. Un grosse bourrasque survint soudain emportant d’un coup le ballon bien au-
Galfand écarquillait les yeux terrifiés à l’idée qu’il s’écrase sur les rochers ou dans les eaux.
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Quelques archers qui avaient mis pied à terre s’efforçaient d’atteindre el ballon afin de le crever. Mais ils étaient déjà bien trop loin. Soudain , Galfand entendit une voix glaciale monter juste derrière son dos.
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Le ménestrel se retourna lentement et de toute sa stature toisa le capitaine :
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Crotoy reconnut immédiatement l’homme qu’il avait en face de lui malgré la blessure qui lui avait balafré le front.
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Le ménestrel ne répondit même pas; il se retourna pour suivre des yeux la navigation des enfants qui paraissait être l’unique chose qui le préoccupait. Ils s’éloignaient maintenant sérieusement ballottés par les élément. Il lui semblait que plus ils s’éloignaient, plus ils perdaient de l’altitude se rapprochant dangereusement de la surface de l’immense étendue liquide qui recouvrait maintenant toute l’antique forêt de Scissy.
Les autres soudards observaient, sidérés, le minuscule aeronef qui se frayait un chemin entre les courants d’air juste au-
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