La condamnation vendredi aux Etats-
Monsanto, fondé en 1901 à Saint-
Bayer, fondé en Allemagne en 1863, a inventé l'aspirine, mais aussi vendu de l'héroïne au début du XXe siècle, alors utilisé comme substitut à la morphine... et comme remède contre la toux. Pendant la Seconde guerre mondiale, Bayer fait partie tout comme son compatriote BASF du conglomérat chimique IG Farben, tristement célèbre pour avoir fourni aux nazis le Zyklon B utilisé dans les chambres à gaz.
Alors que l'agriculture se prépare pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, Bayer lorgnait depuis longtemps sur l'américain Monsanto et ses semences OGM capables de résister aux plus puissants pesticides. Espérant échapper à l'hostilité que suscite dans le monde la seule évocation de Monsanto, Bayer a décidé d'abandonner ce nom après son opération de rachat.
Parfois appelée "Monsatan" ou "Mutanto" par ses détracteurs, la firme est aussi bien mise en cause pour les OGM que pour les effets du glyphosate, principe actif du Roundup, dont le caractère cancérogène fait l'objet d'études contradictoires. Le gouvernement français s'est récemment engagé à cesser d'utiliser cette substance d'ici 2021, sans pour autant inscrire l'interdiction dans la loi. L'ONG "les amis de la Terre" a elle rebaptisé la fusion Bayer-
La condamnation par un tribunal californien de Monsanto à payer près de 290 millions de dollars de dommages à Dewayne Johnson, un jardinier américain imputant son cancer à son exposition répétée au Roundup, pourrait faire jurisprudence. Au moins 4.000 affaires similaires sont en cours devant des tribunaux américains.
Bayer ne communique pas sur l'ampleur des provisions financières auxquelles il compte procéder pour parer aux conséquences juridiques de l'acquisition de la sulfureuse entreprise Monsanto. Les analystes estiment que ces procès en rafale pourraient couter à Bayer de 5 à 10 milliards de dollars.